Emmanuelle Boireau
Je suis « Chargée de développement, référente arts visuels ÉCOPIA ». Après des études curatoriales, j'ai travaillé plusieurs années en région parisienne, dans une structure historique de l’éducation populaire et lieu d'exposition en art contemporain. Suite à la révolution, j'ai co-fondé un festival de musiques actuelles dans le sud de la Tunisie pour favoriser le dialogue interculturel, créer de l’emploi pour la jeunesse et initier un nouveau type de tourisme. De retour en France, je me suis spécialisée dans le renforcement des stratégies économiques des structures culturelles, sociales et d’insertion (coopération internationale, projets européens, mécénat d’entreprise, etc). Investie pour ÉCOPIA depuis 2016, je participe au développement de sa structure, comme responsable de la formation et de la professionnalisation des artistes des arts visuels. Ayant créé un dispositif d’accompagnement des entrepreneurs culturels, j'ai à cœur de renforcer les compétences des artistes et des porteurs de projets culturels, et de valoriser leur impact social.
Le nom de mon cours est « Législation », il s'agit d'un module de professionnalisation qui permet d'acquérir des connaissances et des outils concrets pour s'insérer dans le monde professionnel à la sortie de l'école. Nous abordons les droits d'auteurs et le cadre légal et administratif des activités de design graphique ou de motion design. Les obligations fiscales et sociales spécifiques : déclarations, devis-factures, contrats de cession de droits d'auteurs, etc. Nous évoquons aussi le droit du travail et le salariat, ainsi que les différents statuts et régimes pour se lancer et exercer seul ou en collectif : entrepreneur indépendant en libéral, artiste-auteur, micro-entrepreneur, intermittence, sociétés et coopératives. Dans ce cours, je clarifie et informe mais surtout travaille sur la motivation, la confiance en soi et la préparation aux réalités du métier.
ECOPIA accompagne 600 artistes et acteurs culturels chaque année, dont 200 allocataires des minimas sociaux. Je m’enrichis quotidiennement de toutes ces histoires, mais suis aussi en contact direct avec leurs difficultés et leurs besoins. Les modules de professionnalisation que nous animons dans les écoles d'art sont conçus comme de la prévention. À l'issue de leurs études, certains chercheront un emploi salarié, d'autres se lanceront en indépendant, et la majorité d'entre eux feront les deux simultanément ou alternativement au long de leur carrière. Le métier de créatif requière des capacités artistiques et techniques importantes, mais aussi des compétences entrepreneuriales : stratégie commerciale, communication, négociation, contractualisation, gestion... Je souhaite préparer les étudiants à entrer dans la vie active en ayant pensé le modèle économique de leur projet professionnel.